Mon compost à la six-quatre-deux
Rien que l'idée de composter ses "déchets" de jardinage selon les règles de l'Art a de quoi en décourager plus d'un. En tout cas, moi, ça me décourage. Alors, je fais à ma façon et ça ne "marche" pas si mal que ça.
Est-ce vraiment utile de faire un compost ?
Pour moi, oui. Mon coin à compost sert à me débarrasser de tous les éléments végétaux dont je n'ai pas un usage immédiat. Pour le moment, par exemple, je dois faire un peu le ménage dans mes massifs : les vivaces vigoureuses ont profité de ma gentillesse (et de ma paresse) pour agrandir discrètement leur territoire. Conséquence : je me trouve devant des brouettes et des brouettes de racines, de tiges, de fleurs fanées. Les racines trop entreprenantes iront au parc à containers (alias "déchetterie" en France) mais toutes les parties aériennes finiront sur mon tas de compost, version Quatre Moineaux.
Avant/après : Les lysimaques clethroides sont bien jolies mais si je n'interviens pas, elles vont occuper tout mon talus.
Pas de composteur, même pas de construction en palettes : je me suis contentée de planter 4 piquets et de les réunir par une ganivelle. Chaque carré fait à peu près 1m²... et il n'y en a que deux !
Le principe de fermeture est rudimentaire : une simple ficelle maintient les deux extrémités de la ganivelle. On peut ouvrir en grand : c'est très pratique pour récupérer le compost.
La "technique"
On ne rit pas, c'est une technique, même si elle est simplissime.
Au printemps, en été et en automne, je remplis un des deux carrés avec les déchets du jardin dont je ne sais que faire. Même si le tas est impressionnant, ça ne représente pas grand-chose : je préfère broyer les tiges et les déposer directement sur le sol, je mets les tontes de gazon directement sur le potager ou dans les massifs, les poules se chargent des déchets de cuisine... Et le reste va au compost.
Pendant ce temps, dans le deuxième carré, les "déchets" de l'année passée se décomposent tout doucement... Je n'aère pas, je n'arrose pas, je ne retourne pas... rien !
Et à l'automne, voilà ce que ça donne :
Ce que j'obtiens n'a probablement pas une composition aussi équilibrée que s'il était réalisé selon l'enseignement des "Maîtres Composteurs" (comme c'est très bien expliqué ici, par exemple). Mais il est tout de même bien beau et il sent bon l'humus.
Je l'étends sur les planches du potager quand une zone se vide. Je sème un engrais vert dessus. J'en mets aussi un peu aux rosiers, aux hydangeas. Au printemps j'en ajouterai une petite couche dans la serre.
Mon potager n'est jamais totalement vide. Je ne retourne jamais la terre mais je veille à ce qu'elle ne soit jamais nue. Une couche de compost et un engrais vert la protègeront jusqu'au printemps.
Les petits bouts de branches et d'herbes non-décomposés qui restent auront disparu à la fin de l'hiver.
Quand j'aurai utilisé tout mon compost, je m'attèlerai au plus gros boulot : transférer le tas terminé (et débordant) dans le carré vide. Ainsi, les couches les plus fraîches seront en bas et les plus anciennes, qui ont déjà commencé à se décomposer seront en surface.
Au printemps, je pourrai alors y faire pousser des courgettes ou, peut-être des tomates comme cette année : il s'agit d'un semis spontané.
Cette façon de faire a deux gros avantages à mes yeux : il demande peu d'efforts et d'investissements. J'ai ainsi à ma disposition environ un demi mètre³ de compost chaque année. Cela représente plus de brouettes qu'on ne croit !
Encore un petit détail qui a son importance : mon coin "compost" est situé à la mi-ombre, près de ma "mini-pépinière"
Le coin à compost se cache derrière la haute palissade en girondines. A la mi-ombre, le tas ne sèche jamais complètement.
Bon, vous allez me dire, la ganivelle, c'est tout de même cher ! Oui, mais j'ai utilisé des chutes. On pourrait tout aussi bien utiliser un grillage à poules, par exemple. C'est ce que je ferai quand les ganivelles seront pourries. Mais elles sont solides : voilà au moins cinq ans qu'elles remplissent vaillamment leur office.
Allez, après cette petite pause "blog" je vais encore un peu profiter du bon temps.