Cucurbitacées : premières leçons

Publié le par Annick Boidron

Les plantes nous donnent des leçons sur la façon de les cultiver. Encore faut-il être attentif et ne pas tirer de conclusions trop hâtives.

Arroser ou ne pas arroser les semis ? A l'intérieur ou à l'extérieur ?

Après avoir connu des déboires avec un premier semis de cucurbitacées réalisé fin avril à l'intérieur, suite à un commentaire de Sylviane, j'ai fait un second essai. Dans la serre cette fois. Et je ne l'ai pas arrosé du tout ! J'ai planté les graines dans un terreau bien humide, et voilà !

J'ai semé exactement les mêmes variétés que lors de mon premier essai, excepté les courgettes blanches d'Egypte dont je parlerai plus loin. La liste est ici

 

Deuxième semis de cucurbitacées réalisé en serreDeuxième semis de cucurbitacées réalisé en serre

Deuxième semis de cucurbitacées réalisé en serre

Comme on le voit : des petits plants vigoureux, repiqués à l'extérieur début juin !

A quel endroit les planter ?

Les cucurbitacées sont des plantes faciles (théoriquement) et productives (théoriquement aussi) ! Mais elles prennent beaucoup de place. S'il est possible d'en faire grimper certaines, courgettes et potimarrons finissent par occuper au moins un mètre carré, et ne parlons pas des potirons, souvent trop lourds pour grimper et qui finissent par dégringoler de leur support en fin de saison.

La solution : en mettre un peu partout !

Et c'est là que ça devient intéressant car les différences de croissance entre les différents plants sont criantes et pleines d'enseignements.

Grand vainqueur toutes catégories : le tas de compost

Avec un âne, des chèvres, des poules, il reste peu de déchets pour le tas de compost. Celui-ci est surtout composé de feuilles mortes, de tiges de vivaces et d'un peu de tontes de pelouses. Les trois plants qui poussent ici sont largement en avance sur les autres : un potimarron vert kabocha, une courgette blanche de Virginie et un patidou font des feuilles immenses, fleurissent à-qui-mieux-mieux et portent déjà des petits fruits prometteurs.

Les cucurbitacées sur le tas de compost
Les cucurbitacées sur le tas de compostLes cucurbitacées sur le tas de compost
Les cucurbitacées sur le tas de compost

Les cucurbitacées sur le tas de compost

Deuxième prix : la nouvelle zone de culture au-dessus de la mare

C'est une zone un peu expérimentale. Je l'ai créée en mars tout simplement en posant des cartons sur l'herbe. Ensuite, j'ai simplement déposé des tontes de pelouse dessus. Je présenterai cette zone plus longuement dans quelques temps. Mais en avant-goût, voici à quoi ressemblent les courgettes zuboda que j'y ai repiquées.

La nouvelle zone de culture et les plants de courgette zuboda qui y poussent. En arrière-plan, un cyclanthère à l'assaut d'un ceriser
La nouvelle zone de culture et les plants de courgette zuboda qui y poussent. En arrière-plan, un cyclanthère à l'assaut d'un ceriser

La nouvelle zone de culture et les plants de courgette zuboda qui y poussent. En arrière-plan, un cyclanthère à l'assaut d'un ceriser

Ce n'est pas mal non plus ! Il faut dire que cette zone est bien située : plein Sud et abritée par une haie à l'ouest.

Aux pieds des mini-fruitiers : ça va !

Ici poussaient des fraisiers. Comme il fallait les renouveler, j'ai profité de l'espace libéré pour planter des fruitiers miniatures très serrés. Encore une expérience. Le sol est recouvert d'une très grosse couche de matière organique plutôt carbonée. J'y ai installé deux plants de cucurbitacées qui me restaient : l'un est un potimarron vert Kabocha. Quant à l'autre, son étiquette s'est perdue et il faudra attendre les premiers fruits pour connaître son identité. Ces plantes se développent bien mais de façon moins exubérante que dans le compost.

Le coin à mini-fruitiers et un des deux plants de cucurbitacées qui s'y développent.
Le coin à mini-fruitiers et un des deux plants de cucurbitacées qui s'y développent.

Le coin à mini-fruitiers et un des deux plants de cucurbitacées qui s'y développent.

Bon dernier : le potager

C'est ici que mes petits plants se développent le plus lentement. J'ai même cru qu'ils allaient me lâcher tant ils végétaient sans montrer le moindre signe de croissance. MAIS heureusement, depuis trois jours il y a DU SOLEIL ! Et ça change tout ! La croissance semble reprendre et moi, je reprends espoir.

 

Dans le potager, courgette et patidou semblent reprendre du poil de la bête.
Dans le potager, courgette et patidou semblent reprendre du poil de la bête.

Dans le potager, courgette et patidou semblent reprendre du poil de la bête.

La courgette d'Egypte : le sauvetage

Je ne sais pas encore si ça va marcher, mais je l'espère vivement ! Cette courgette est, à mes yeux, extrèmement précieuse ! Ses graines m'ont été envoyées une première fois par Sandrine lors d'un échange de graines-de-troc. J'ai fait la bêtise de semer toutes les graines lors de mon premier semis, celui qui a raté. Et alors, Sandrine m'en a envoyé d'autres. Celles-ci, je les ai semées en pleine terre, sous une petite cloche : il ne gelait plus et elles ont bien levé.

Semis de courgette Blanche d'Egypte le 25 mai 2016

Semis de courgette Blanche d'Egypte le 25 mai 2016

C'est alors que, sur les trois pieds issus des trois graines reçues, deux ont été dévorés par un je-ne-sais-pas-quoi (sans doute un rongeur). Mais il restait un survivant qui, dans un premier temps m'a donné toutes satisfactions.

Et puis, fini, terminé : mon plant a commencé à ne plus pousser puis à jaunir.

Courgette Blanche d'Egypte dans le potager. On ne donnerait pas cher de sa peau !

Courgette Blanche d'Egypte dans le potager. On ne donnerait pas cher de sa peau !

Il fallait réagir ! J'ai donc tenté un sauvetage in-extremis : je l'ai repiquée dans un grand pot (en fait une vieille casserole) en employant la méthode de Damien Dekarz qui, pour le moment, me donne de très bons résultats avec les tomates.

Tentative de sauvetage de la courgette blanche d'Egypte

Tentative de sauvetage de la courgette blanche d'Egypte

Attendre pour voir

Que tirer comme enseignements de ces observations?  A priori, le tas de compost et la nouvelle zone de culture semblent les endroits les mieux adaptés aux cucurbitacées. Mais attendons avant de tirer des conclusions trop hâtives : ce qui compte, après tout, c'est la production de fruits. Qui nous dit que les courgettes du potager, pour l'instant bien maigrichonnes ne vont pas produire plus, ou plus longtemps que les plants à l'allure tropicale du compost ?

A suivre...

Et les autres cucurbitacées ?

J'en reparlerai mais voici déjà quelques photos :

Le concombre "marketmore" se développe vite dans la serre

Le concombre "marketmore" se développe vite dans la serre

Le concombre Gherkin, après avoir stagné un certain temps commence à bien grandir

Le concombre Gherkin, après avoir stagné un certain temps commence à bien grandir

La courge Lady Godiva, une courge à graines nues, pousse bien dans la serre en compagnie des maïs morada du Pérou et des haricots "rattle snake"

La courge Lady Godiva, une courge à graines nues, pousse bien dans la serre en compagnie des maïs morada du Pérou et des haricots "rattle snake"

Je devrais aussi parler des melons, des cyclanthères et peut-être encore d'autres cucurbitacées que j'oublie, mais ce sera pour une autre fois. Je m'en vais profiter du beau temps !

Publié dans Légumes, Serre, Potager

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