Potager en hauteur : des structures qui ne font pas (trop) d'ombre.
Une astuce souvent citée pour profiter à fond d'un petit potager consiste à cultiver "en hauteur" (perches et autres structures). C'est une bonne idée : on gagne ainsi beaucoup de place au sol. Mais cette façon de faire présente un gros inconvénient : ça fait de l'ombre !
Je suis en train de réfléchir à l'organisation de mon potager 2022 (tout arrive !) et ce problème me turlupine.
En plein été, quand il fait très chaud, l'ombre peut être bénéfique. Mais la plupart du temps, en tout cas en Belgique, trop d'ombre empêche les légumes de bien pousser.
Pour éviter de reproduire encore et encore les mêmes erreurs, je me suis dit que ce serait une bonne idée de faire une liste de ce qui a bien "marché" jusqu'à aujourd'hui. Et comme ça fait un moment que je n'ai plus rien écrit sur ce blog, voilà une bonne occasion de partager avec vous le résultat de mes cogitations.
Voici donc ce que je vais faire...
Des tipis étroits... mais bien enterrés
J'ai abandonné depuis longtemps les hauts alignements de perches qui créent des murs d'ombre. Je leur préfère les tipis, bien mieux adaptés à un petit potager (et plus jolis).
Les alignements de perches comme ici à Hyde hall dans l'Est de l'Angleterre sont très jolis. Mais, même en les orientant dans les sens Nord-Sud, cela fait tout de même beaucoup d'ombre.
Pour assurer une meilleure stabilité, mes premiers tipis étaient très larges : ils occupaient parfois toute une planche à eux tout seuls ! Bonjour le "gain de place".
Alors, j'ai essayé de faire des tipis plus étroits... et il est arrivé ceci :
Je l'avoue : ces perches étaient à peine enfoncées dans le sol ! Désormais, même si je déteste faire ça, je m'applique un peu plus : en début de saison, je m'arme d'une masse et d'une barre à mine, je creuse des avant-trous profonds et j'enfonce mes perches le plus possible (au moins 40 cm). Je râle, je peste, je maudis mon sol caillouteux, mais j'y arrive. A la fin, ça ressemble à ça :
Le potager en début de saison, prêt à accueillir toutes sortes de légumes grimpants (la liste est à la fin de l'article).
Finalement, ça tient ! Mes "tipis" ressemblent plutôt à des colonnes mais je trouve que ça a de l'allure... et la récolte est respectable quand on pense que tout cela pousse sur une surface moins d'un demi mètre-carré. Bien-sûr, ça fait encore fait encore un peu d'ombre mais comme le soleil tourne (si, si !), l'ombre tourne aussi et les légumes reçoivent leur quota de soleil... quand il y en a !
Bon, je me suis attardée longuement sur les tipis, mais il y a encore d'autres moyens de réduite l'ombre dans le potager :
Créer des supports bas
Ce n'est pas toujours nécessaire de créer des structures très hautes. A l'exception des haricots, la plupart des plantes grimpantes ne montent pas à plus un mètre ou deux. Je pense aux petits pois et aux capucines tubéreuses (voir la liste ci-dessous). Je construits alors de petits choses comme ça :
Ceci ressemble à un alignement de perches "classique" mais ne mesure qu'un mètre vingt de haut. Les "perches" sont espacées, ce qui laisse passer la lumière.
Parfois aussi, je mets des "perches" d'un seul côté (au Nord) ce qui permet de faire pousser des légumes du côté Sud. Ici, il n'y a pas encore grand-chose : deux plants de raw-ram, du cerfeuil et du céleri.
Ces structures restent dans le jardin pendant tout l'été, mais d'autres peuvent être retirées plus tôt. Je pense aux supports des petit-pois : je les préfère grimpants, toujours pour une question d'encombrement. Au printemps, je bricole des supports légers avec des tailles d'arbustes. En juillet-août, les pieds sèchent : je peux les couper et planter autre chose à leur place.
Les petits pois sont plus légers et montent moins haut que les haricots : un support léger leur suffit. Les branches latérales sont entortillées sommairement les unes dans les autres, ce qui permet aux pois de s'y accrocher pour grimper.
Pour être complète, je dois aussi parler d'un support permanent en fer forgé. (Plus de détails ici). Il est extrêmement pratique : les plantes grimpantes utilisent les montants comme tuteurs puis s'allongent sur la structure supérieure, formant une sorte de table... à portée de main. J'y plante tout ce qui doit se récolter régulièrement : les cyclanthères, les petites courges grimpantes et, parfois, des haricots pas trop exubérants comme les "carminat".
Tout ceci n'est certainement pas spectaculaire mais c'est simple à mettre en œuvre et efficace. D'autres méthodes ne sont pas mal non plus, mais un peu plus complexes et pas toujours couronnées de succès. Je pense à la méthode des "trois sœurs" (pas si simple que ça, mais jolie et si "branchée") ou à cette (bonne) idée de faire grimper les haricots dans les arbres fruitiers. J'y reviendrai.
J'ai déjà utilisé plusieurs fois la technique des "trois sœurs" : la récolte de haricots est bonne mais pas celle de maïs et de courges. Je referai un essai cette année.
Quelques renseignements pratiques
Tipis hauts :
En noisetier, entre 2m50 et 3m de haut, 5 perches par tipi (ou même parfois, seulement trois... mais super-bien enfoncées), largeur au sol : 70cm de diamètre environ
- Les haricots (orteil de prêcheur, ostensoir de Monsieur Mousty et carminat)
Support en branches :
En... n'importe quelles branches ramifiées, environ 1m50 de haut, surface au sol : 70 cm de diamètre ou moins.
- Les pois (Golden sweet, Géant à fleurs violettes, Champion of England)
Carré au centre en métal :
Une plante grimpante dans chaque angle. environ 1m20 de haut.
- Le cyclanthère (un seul pied)
- Les petites courges (pâtidoux ou Courge musquée Honeynut) : 3 pieds
Support bas :
En noisetier, environ 1m20 de haut.
- Les capucines tubéreuses (quatre pieds)
- Le jiaogulan (vivace)
- L'épinard du Caucase (vivace)
La structure en fer forgé est là depuis des années mais je remplace les supports en bois tous les ans : le noisetier se décompose très vite. Ce n'est pas vraiment un problème : notre jardin est entouré de haies vives qui fournissent toutes les perches nécessaires.
L'avenir du blog...
Je n'ai plus rien écrit dans le blog depuis septembre et auparavant, on peut dire que le rythme de parution n'était plus vraiment soutenu. Je ne sais pas encore ce qu'il va devenir. Au départ, je l'ai créé pour garder une trace de l'évolution du jardin et de mes travaux. C'est devenu un outil précieux pour moi : je le consulte souvent pour retrouver des informations. Et puis, petit à petit, j'ai pris plaisir à approfondir mes connaissances sur les plantes, leur histoire, leur biologie : écrire tout cela me permettait de mettre mes idées au clair et m'obligeait à vérifier les informations pour ne pas raconter n'importe quoi.
En général, je faisais cela le soir, lorsque mon compagnon était au travail. Mais voilà, il est maintenant retraité et il en profite pour regarder la télévision. Finies mes soirées studieuses en solitaire !
Il m'est absolument impossible de me concentrer sur un article scientifique écrit en anglais avec une série télévisée en arrière-fond sonore. En revanche, cela ne m'empêche pas d'écrire sur l'évolution du jardin. Mais je ne sais pas si ça en vaut la peine... il y a déjà tant de blogs sur ce sujet !
Quoi qu'il en soit, avant de vous quitter (temporairement), je tiens à vous souhaiter une bonne année. Je pense plus particulièrement aux personnes qui m'ont écrit gentiment pour me demander si tout allait bien (oui, tout va bien). J'espère avoir répondu à tout le monde. Sinon, j'espère que vous me pardonnerez de ne pas l'avoir fait.