Ce qui pousse au potager en janvier : les légumes vivaces
Ce n'est pas parce qu'on est en hiver que le potager est vide. De nombreux légumes l'occupent encore. Il est vrai que la plupart attendent le printemps pour se (re)mettre vraiment à pousser mais des récoltes sont encore possibles. Parmi ces légumes, il y a les classiques : carottes, cerfeuil, quelques poireaux. Mais mes préférés sont les légumes vivaces. Parlons-en donc un petit peu :
Ça ne se voit pas vraiment, pourtant ce potager est encore plein de plantes... bien cachées pour la plupart
Hé bien... parce qu'ils sont vivaces, ce qui est bien pratique. Il y en a un peu partout dans le jardin mais depuis quelques années, ils occupent de plus en plus de place au potager. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, les légumes vivaces sont souvent très productifs, autant que les légumes annuels. Comme ils sont rustiques, ils sont prêts à reprendre leur végétation dès les premiers jours du printemps et nous fournissent très tôt quelques bonnes petites salades et autres plats savoureux.
Comme la mâche annuelle, elle appartient au genre Valeriana. D'ailleurs, ses jeunes feuilles lui ressemblent furieusement... mais elle est vivace ! Elle pousse moins vite que la mâche classique. Je la multiplie facilement en repiquant ses rosettes de feuilles ici-et-là. On peut en récolter toute l'année, mais en hiver il faut rester raisonnable, histoire de ne pas l'épuiser. Elle pousse bien dans les coins un peu humides et ombragés du potager. Ses feuilles sont croquantes et ont un goût très agréable, différent de celui de la mâche classique.
En hiver, le mitsuba n'a pas fière allure mais au printemps, il se développe rapidement pour former une touffe dense.
C'est une plante aromatique encore assez peu connue. Ici, vous le voyez dans sa forme verte mais il existe une version "pourpre" également présente au jardin. Cela dit, les feuilles de celle-ci ont disparu, j'espère que mes plants reprendront au printemps. Le mitsuba se multiplie très facilement par semis. On peut l'utiliser comme le persil "Belge" mais il a un goût différent !
Je vous en ai déjà parlé en long et en large (ici). Je ne comprends pas pourquoi il n'est pas plus cultivé ! Certains le trouvent envahissant. Je tiens à lui rendre justice car il se maîtrise facilement surtout si, comme moi, on récolte une partie de ses racines en hiver. Au printemps, ses jeunes feuilles hachées s'ajoutent aux salades auxquelles elles apportent un peu de piquant. Quant à ses racines, une fois râpées, elles jouent le même rôle que la moutarde (ça pique !) ou que le wasabi. A ce propos, savez-vous que la sauce "wasabi" servie avec les sushis est le plus souvent composée de raifort et de colorant vert ? Ce n'est pas mauvais... mais ce n'est pas du wasabi.
Voilà une plante qui pousse spontanément à la fois dans mes massifs fleuris et dans le potager. Elle est très belle mais aussi très bonne. Assez tôt au printemps, elle commence à donner des pousses qui constituent un excellent légume qui "fond" très peu à la cuisson, contrairement à la plupart des légumes-feuilles. Elle est très précieuse en début de saison aussi j'en garde toujours quelques pieds dans le potager. (je vous montre cette plante en fleur ici).
Son nom d'épinard du Caucase n'est pas usurpé puisqu'il appartient, comme l'épinard, à la grande famille des chénopodiacées (betteraves, bettes... épinards). Mais celui-ci est une vivace grimpante. Je l'ai obtenu à partir d'un semis grâce aux bons conseils de Louisette, des Jardins de Ly, que je remercie encore au passage. J'attends qu'il soit un peu plus vigoureux avant de récolter ses feuilles.
J'avoue : j'attends toujours les fleurs ! Entre les rongeurs qui les attaquent par le bas et les piérides qui les attaquent par le haut, j'ai bien du mal avec les choux (j'espère cependant avoir trouvé une solution concernant les piérides). Enfin, ceux-ci ont l'air bien vigoureux. Peut-être même un peu trop ! S'ils passent l'hiver (ce qui n'est pas gagné) ils devraient me donner, au printemps, des petits "choux fleurs" blancs à récolter au-fur-et-à-mesure.
C'est quoi exactement ? je ne sais pas. Mais c'est vivace et ça ressemble à des poireaux. Peut-être des poireaux vivaces, qui sait ?
La plupart des alliums vivaces (ciboulette, ciboule de chine, ail de vignes, etc...) poussent ailleurs dans le jardin. Ceux que vous voyez ci-dessus proviennent de toutes petites bulbilles, ou plus vraisemblablement de graines germées, apparues sur l'inflorescence fanée. Ils ont l'air de bien tenir le coup mais il faut dire que, jusqu'à présent, le thermomètre n'est jamais descendu en dessous de -6°C. Je "sais" qu'ils sont vivaces car je les ai récoltés dans un coin réservé aux vivaces. Alors, me direz-vous, tu sais ce que c'est ! Ben non...
C'est un coriace qui peut rester en place plusieurs années : ses feuilles peuvent se récolter en petite quantité. Si on n'exagère pas, son bulbe continue à grossir. Il produit aussi des "cormes" qui permettent de le multiplier... moyennant un peu de patience.
Les hélianthis sont proches des topinambours mais bien plus faciles à peler grâce à leur forme en fuseau. Je les trouve aussi plus digestes.
Dans le potager poussent aussi des légumes-racines que l'on peut considérer comme vivaces, car ils reviennent tous les ans.... même si je les arrache ! Les hélianthis sont de ceux-là : le moindre petit bout de racine oublié donne naissance à un nouveau plant. En quand on sait que ces plants dépassent largement les deux mètres de haut... ils ne sont pas toujours les bienvenus dans un petit potager. Je recoupe leur tige à 20 cm du sol pendant tout l'été mais ils repoussent de plus belle. Malgré ce traitement, ils me fournissent en tubercules des tubercules, plutôt bienvenus en hiver.
Contrairement à ce qu'on lit parfois, les crosnes peuvent rester dans le potager durant tout l'hiver. Ils sont moins encombrants que les hélianthis, mais ils ont le même caractère : les essayer, c'est les adopter... ils ne nous laissent pas le choix ! C'est une plante de paresseux qui ne demande strictement aucun soin, sinon les récolter et les nettoyer avant de les manger, mais il ne faut même pas les peler !
En ce moment, le chervis, c'est trois brindilles qui sortent de terre. Mais cet été, il formait une touffe imposante portant de jolies ombelles blanches. Impossible de trouver une meilleure photo. J'espère que vous arrivez quand-même à le distinguer. Il est possible d'agrandir les photos en cliquant dessus.
Si je devais écrire mon "bêtisier 2018", le chervis figurerait en bonne place. Il entame son troisième hiver au potager et... je ne l'ai toujours pas goûté. J'ai récolté et semé ses graines, j'ai eu des tas de petits... que j'ai perdus faute de place pour les repiquer. C'est qu'un plant de chervis, c'est gros ! Mais c'est décidé : cette année, je le mange ! Enfin, s'il est mangeable. Je l'arracherai ce week-end. Si, si ! Je vous ferai part de mes impressions, c'est promis ! Même si les racines sont devenues toutes filandreuses : le chervis a besoin d'eau pour faire de belles racines et de l'eau, cet été, il n'en a pas reçu beaucoup. (pour en savoir plus sur le chervis, c'est par ici).
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Bon, je m'arrête là. Il y a encore bien d'autres choses : des framboisiers, un cassissier, un "thé d'immortalité", des oseilles, de la rhubarbe et toutes sortes de plantes condimentaires... ça fait déjà pas mal de monde pour un petit potager de 50m², chemins compris. Pourtant, je compte bien y ajouter encore une multitude de plantes ! Mais ça, ce n'est pas pour tout de suite.